Interview dans le Berry Républicains le 05/01/2021

L'artiste Stéphanie Barba, de Thauvenay, sort un premier recueil de nouvelles "farfelues, mais toujours vécues"

 

 

Aquarelliste mais aussi auteure, Stéphanie Barba vient de publier un premier recueil de trente-huit nouvelles, toutes « authentiques » et issues de ses souvenirs de jeunesse.

« J’ai eu beaucoup de vies, sourit Stéphanie Barba, tout en feuilletant un livre épais peuplé de ses aquarelles et de ses croquis, tandis qu’une bûche flambe dans la cheminée de sa tranquille demeure de Thauvenay. J’ai été étudiante, mère de famille, dessinatrice dans les théâtres, garde-malade auprès de mon mari... » Aujourd’hui, l’artiste de 89 ans est également auteure. Elle vient de sortir un recueil de nouvelles, son premier, Monsieur le Baron est servi.

 

Le livre est son sixième ouvrage. Et il a « un ton moins sérieux que les précédents », assure-t-elle. À son actif, un carnet de voyage illustré né le long de la route de la Soie, un volume dédié aux œuvres de l’époque où elle saisissait sur le vif, de quelques traits souples, les ballets de Maurice Béjart, les acrobates du cirque de Pékin ou encore les danseuses du Moulin rouge... Deux tomes consacrés à l’histoire des familles qui habitèrent le château de son village, aussi, où elle a grandi. Cette fois, elle a tenu à proposer un livre « pour petits et grands, de 7 à 97 ans ». Avec des nouvelles « farfelues certes, mais toujours vécues, authentiques ».

 

« Faire parler les meubles »

Du vécu, en effet, car beaucoup des petits récits de Stéphanie Barba renvoient à son enfance, à sa jeunesse. Elle avait l’envie, confie-t-elle, d’écrire quelque chose qui, au-delà de sa propre histoire, puisse « parler à toutes les familles ». Ceci en donnant de la chair au passé. « J’ai trouvé que c’était dommage que cette époque passe et ne laisse que des dates, des généalogies. Les gens vivaient, ils riaient. À chaque génération. Même pendant la guerre. C’est un peu ça la vie. On ne survit pas si l’on ne rit pas. »

 

Au gré des pages, l’auteure, souvent, a voulu « faire parler les meubles », lance-t-elle en montrant l’armoire qui occupe un pan de mur de l’ancien haras où elle habite. Car ils « racontent à qui sait les écouter ». Une commode, un coffre de voyage, des chaises, un fauteuil à oreillettes, des tables de nuit, un billard... Des objets, également, du vélo à la théière en passant par les paniers. Ils réveillent une anecdote, ramènent un instant à la vie ceux à qui ils appartenaient. À ces souvenirs, elle a ajouté son sens du trait et du mouvement. Si elle a pris la plume, l’artiste n’a pas posé ses pinceaux pour autant et ses trente-huit textes sont illustrés d’une centaine de dessins et aquarelles.

 

« La vie était tout à fait différente »

À travers ces moments de vie, Stéphanie Barba souhaitait faire goûter la saveur de naguère, celle des messes de minuit « qui étaient vraiment à minuit », des pupitres d’école sur lesquels on écrivait encore à la plume, des fers à repasser que l’on mettait au feu pour les chauffer, de l’alambic ambulant qui allait de village en village... « Ce qui m’importait beaucoup, c’était de montrer à quel point la vie était tout à fait différente, souligne-t-elle. Aujourd’hui, vous ne connaissez pas les gens qui vivent autour de vous. Mais autrefois, ici par exemple, tout le village se parlait. J’ai voulu évoquer un temps où l’on était plus détendu que maintenant. Où les relations n’étaient pas si impersonnelles. »

 

 

Vincent Michel

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